Pour la Bretagne, comment peux-tu en être sûr? D'accord les volcans sont morts depuis bien longtemps.
Je ne peux mettre que max 5 pages, sinon c'est considéré comme un fichier qui dépasse la limite.
J'en met 2x5.
Si tu en veux d'autre le mieux serait peut-être que je les fasse partir sur ton mail.
Bonne lecture
Paméla
http://auxsourcesdutemps.free.frEt bien. Qu’attends-tu ? Parle.
C’était plus un ordre qu’une simple interrogation. La tension était instantanément montée de plusieurs crans.
-J’ai aperçu une ville, aujourd’hui. Juste sur le chemin du retour.
Djan sentit que Bidos avait perdu de sa superbe. Il essayait de cacher quelque chose.
-Dans quelle direction ? Montre-nous.
Bidos indiqua de la main une zone assez vaste. Djan soudain compris la raison de ses réticences. Il se décida à lui tendre un piège.
-Soit plus précis. Sinon nous perdrons du temps demain à la localiser.
Demain ! Ainsi son stratagème avait réussi. Bidos indiqua du doigt une direction précise.
-Ici. Seules deux collines nous séparent d’une large vallée. La ville est de grandes dimensions, juste aux pieds des dernières pentes.
C’était donc cela, constata Djan. Il avait la confirmation que Bidos avait encore une fois désobéi aux ordres. Il s’était aventuré bien au-delà de la zone qui lui avait été attribuée. Mais il était important d’obtenir d’abord de lui le maximum d’informations avant de lui signifier la punition qui sanctionnerait son manquement à la discipline.
-Et alors qu’as-tu vu ?
L’autre commençait à s’enflammer.
-Un grande ville monseigneur, entourée de remparts. Et peu de défenseurs. J’ai vu ces pleutres en train de fuir.
Djan le laissa décrire la ville. Ces renseignements lui seraient bien utiles et viendraient en complément de ceux que ses frères lui avaient déjà fournis s’il décidait de l’attaquer. Bidos continuait à se pavaner, gonflé de sa nouvelle importance au milieu du cercle de ses compagnons. Djan avait maintenant un autre sujet d’inquiétude. Bidos n’avait pu se diriger dans cette direction au hasard. Quelqu’un étranger à leur cercle lui avait fourni une information qu’il était le seul à devoir posséder. Encore une fois, certains jouaient leur propre jeu. Mais il lui fallait maintenant régler le problème que son subordonné avait créé. Il avait révélé tout ce qu’il savait. Il ne pouvait plus lui être utile. Un seul regard à Kora avait permis à son vieux compagnon de comprendre qu’il devait être prêt à agir. Il s’adressa à Bidos.
-Tu peux me remontrer la zone d’où cette cité est visible ?
Kora avait compris ce que Djan chef projetait et il avait commencé à se déplacer.
-Là. Je vous l’ai déjà dit.
-Oui, tu as raison. Mais j’avais besoin que tu me le confirmes.
-Et bien voilà c’est confirmé.
Quelle arrogance une fois encore!
-Ce qui est confirmé aussi c’est que tu n’aurais jamais dû te trouver en cet endroit.
-Et alors ? Qui a découvert cette ville. Sûrement pas cette bande de poules mouillées qui ne pense qu’à faire marche arrière.
Il chercha du regard Kora, qui était clairement visé par sa dernière remarque et fut surpris de ne pas le voir à la place qu’il occupait quelques instants auparavant.
C’était plus que ce que Djan pouvait accepter.
-Tu es aux arrêts à partir de cet instant. Tu n’as plus le droit de te déplacer de l’endroit qui te sera assigné sans ma permission.
Bidos regarda Djan. Son regard était empli de haine.
-Et pourquoi ?
-Je n’ai pas à te répondre.
Puis se détournant.
-Kora, tu es responsable de lui jusqu’au matin.
Kora passa une langue gourmande sur ses lèvres.
-Mais avec plaisir.
-Un instant. Mon maître m’autorise-t-il à prendre part au débat.
Tous les regards se reportèrent sur Archos. Il ne pouvait ainsi abandonner un de ses fidèles sans tenter une action pour prendre sa défense.
Et Djan ne pouvait s’opposer à sa prise de parole, car sa demande avait été faite en respectant leurs règles internes.
-Parle, Archos.
-Bidos a transgressé ses ordres. C’est certain. Et pour ce fait il doit être blâmé. Mais beaucoup de grandes découvertes ont été le fait d’insoumis. Pourquoi le pénaliser si durement, alors qu’il nous apporte une cible prometteuse sur un plateau d’argent ? Prendre une telle décision n’était-elle pas un signe qui risque de favoriser l’immobilisme sclérosant, au détriment de la prise de risques, génératrice de progrès ?
Djan, une fois encore fut satisfait de la façon dont Archos abordait le problème. Mais il aurait préféré qu’il fasse preuve de son habileté dans d’autres circonstances. Il s’appuyait sur une puissante idée pour essayer de justifier l’insubordination de Bidos. Il confirmait chaque jour qu’il disposait des qualités qui pourraient en faire un chef redoutable. A condition qu’il apprenne à maîtriser sa fougue et à faire preuve de patience. Et aussi de fidélité.
-Tu as raison lorsque tu dis que les meilleures idées ne viennent pas toujours de ceux qui respectent l’ordre établi. Tu oublies cependant une chose. Il y a certains domaines où l’obéissance est indispensable. Que dirais-tu d’une armée où, lors d’un assaut chaque soldat a une meilleure idée sur la tactique à adopter et se lance à l’attaque en fonction de sa propre stratégie ? L’armée d’en face, moins brillante mais plus disciplinée a toutes les chances de vaincre, même en disposant d’un nombre de combattants moindre. En agissant ainsi, Bidos a mis en danger toute notre troupe. Je ne peux avoir de clémence à son égard car ce n’est pas la première fois qu’il transgresse ainsi mes ordres. Il n’a pas jugé bon de tenir compte de mes avertissements. Il doit payer. La discussion est close.
Les plus jeunes, réunis autour de leur leader avaient longuement prolongé la veillée. Kora et ses partisans avaient pour leur part refusé l’invitation et s’étaient sans tarder allongé à même le sol. Djan s’était joint un bon moment à la fête avant de réaliser qu’il était temps de penser au repos nécessaire à la conversion de toute l’énergie qu’il avait accumulée dans la journée. Il lui semblait qu’il venait juste de sombrer dans un profond sommeil lorsqu’il sentit que quelqu’un le secouait sans ménagements.
-Djan réveille-toi. Nous devons immédiatement nous mettre en route.
Il ouvrit avec peine les yeux. La nuit était noire, et aucune lueur ne pouvait laisser présager que le jour allait bientôt se lever. Une part non négligeable de son énergie était encore dans l’attente de la conversion. Il était donc loin de pouvoir se mouvoir et réfléchir avec célérité. Kora, l’aida à se mettre debout et lui montra du doigt une zone dans le lointain.
-Des éclairs ! L’orage approche. Il faut immédiatement prendre le chemin du retour.
Djan avait du mal à ordonner ses idées. Confirmant l’information de son lieutenant, plusieurs éclairs venaient de zébrer le ciel dans le lointain. Il regarda Kora avec incrédulité.
-Mais comment est-ce possible ?
Il leva les yeux. Au-dessus d’eux les étoiles brillaient.
-Je ne peux te répondre. Si nous nous en sortons, il sera alors temps de réfléchir au pourquoi.
Le grondement du tonnerre leur parvint. L’orage n’était qu’à quelques dizaines de kilomètres. Ils allaient avoir besoin de beaucoup de chance pour ne pas être anéantis. Les hommes de Kora aidaient les plus jeunes à se lever et les pressaient de se mettre en route. Djan maudit sa négligence. Pourquoi était-il resté sourd aux conseils de Kora. S’ils s’étaient mis en route la veille ils seraient déjà loin. Soudain une idée le saisit. Il regarda la petite troupe qui progressait devant lui. Il toucha l’épaule de Kora qui marchait devant lui.
-Bidos n’est pas avec nous ?
-Il a échappé à ma surveillance et il s’est enfui dans la nuit. J’ai failli à ma mission. Je démissionnerai dés que nous serons en lieu sûr et je me constituerai prisonnier.
-Arrête, s’il te plait. S’il en est un qui doit démissionner c’est bien moi. Si je t’avais écouté, nous serions presque en sécurité maintenant.
Kora le soutint jusqu’à ce qu’ils aient rejoint les derniers éléments qui progressaient sur le chemin du retour aussi vite que les membres des plus affaiblis le permettaient. Ils avancèrent ainsi pendant une paire d’heure.
Ils s’accordèrent alors une halte de quelques instants et les plus anciens se retournèrent avec inquiétude pour voir si l’orage gagnait sur eux. Les éclairs zébraient toujours le ciel, mais l’orage semblait pour le moment tourner en rond. Peut-être allaient-ils pouvoir s’en sortir !
Un début de lueur sur l’horizon leur indiqua que le jour allait bientôt se lever. Ils avançaient maintenant à vive allure. Ceux qui, par manque de repos n’avaient pas pu convertir toute l’énergie reçue la veille avaient été contraints de la rejeter afin de ne pas pénaliser le restant du groupe et avaient pu ainsi retrouver une partie de leurs aptitudes. Ils franchissaient collines après collines, encouragés par la distance de plus en plus grande entre eux et les orages qui les avaient poussés à prendre la fuite. Kora s’arrêta avant de basculer sur l’autre versant du col qu’ils venaient de franchir. Le jour était presque levé maintenant.
-Regarde.
Djan se retourna à son tour. Un gros nuage sombre barrait une partie de l’horizon.
-Nous l’avons échappé belle! Cela me servira de leçon.
Le cratère n’était plus bien loin. Ils franchirent la distance qui les en séparait sans se retourner.
Bidos s’était éveillé avec le jour. Le bruit du tonnerre l’avait transi d’effroi. Son premier réflexe avait été de pendre la fuite et de regagner le cratère. Il ne serait pas le bienvenu. Et en plus de la sanction qui l’attendait, il serait l’objet de multiples sarcasmes. Mais tout valait mieux que de périr sous les trombes d’eau. Il ne pouvait cependant se déplacer qu’avec difficulté car, contrairement à ses compagnons, il ne voulait surtout pas perdre toute l’énergie qui était encore en gestation à l’intérieur de lui. Il s’aperçut bientôt que l’orage était immobile, et avait donc peu de chance de le mettre en danger. Il se sentait fatigué. Soulagé et complètement inconscient, il décida de s’arrêter et se rendormit aussitôt.
Lorsqu’il se réveilla quelques heures plus tard, le soleil était au plus haut et les vilains nuages noirs du début de matinée s’étaient presque complètement désagrégés. Seules quelques traînées de couleur sombre était encore visibles. Plus de danger ! Il avait le temps de regagner le cratère. Autant profiter de l’occasion pour se repaître à nouveau d’énergie. Et aller voir de plus prés cette ville qui semblait le narguer. Il rebroussa chemin et se mit à la recherche d’une zone épargnée pour la transformer en cendres.
En quittant Broch, Tandora ne pouvait être certain que son stratagème repousserait les Spiters jusqu’au cratère dont ils étaient sortis. Mais il était résolu à mettre son idée en oeuvre le mieux possible afin de mettre le maximum de chances de leur coté. Aussi incitait-il ceux qui l’accompagnaient à forcer l’allure pour atteindre leur destination au pus tôt et commencer à transformer son idée en une arme efficace. Ils n’étaient pas les seuls à se rendre en ce lieu. Une grande partie des disciples de Tandora convergeaient aussi vers cet endroit sur des chariots remplis de ce que Tandora leur avait demandé de rassembler. Ils n’auraient pas assez de la journée pour tout préparer. Car c’est au coucher du soleil que Tandora avait choisi de mettre en application son idée.
Tandora et ceux qui l’accompagnaient arrivèrent les premiers. Tandora vérifia que, depuis le lieu où ils se trouvaient, les collines proches de Dolla n’étaient plus visibles, et donc qu’un observateur éventuel, dissimulé à proximité de la ville ne pourrait avoir la moindre chance de deviner ce qu’ils prépareraient.
-Abattez-moi tous les arbres et ramenez toute l’herbe que vous pourrez rassembler. Il n’y en aura jamais assez. De l’herbe bien verte, qui brûle en faisant beaucoup de fumée.
Tous s’étaient mis instantanément au travail. Ils ne savaient pas pour quelles raisons Tandora voulait allumer un grand feu, mais ils avaient compris que cela ne pouvait être qu’en relation avec la tentative en cours pour sauver leur cité.
Peu à peu les chariots chargés conduits par ses disciples arrivaient et Tandora donnait ses instructions pour leur déchargement. D’immenses cerf-volant furent assemblés et espacés les uns des autres de plusieurs centaines de mètres. Sous eux Tandora faisait dérouler des tapis de fourrures sur lesquels ses assistants passaient sans relâches de lourdes baguettes en ébonite. Des machines de guerre capable de lancer une lance à une centaine de mètres prenaient peu à peu position à proximité avec les équipes chargées de les mettre en œuvre.
Quand tout fut prêt Tandora réunit tout son monde. Le temps était venu de donner les derniers ordres et d’expliquer le but de tous ces préparatifs.
-Nous allons allumer de grands feux, en produisant le maximum de fumée, pour créer au-dessus de nous un gros nuage. Dans le même temps, nous commencerons à faire voler les premiers cerf-volant. Vous avez pu observer que nous avons frotté la matière dont ils sont constitués avec des baguettes en verre. Pour les charger d’électricité négative. Les tapis de fourrure au sol ont été chargé eux d’électricité de signe contraire. Quand un cerf-volant sera en position, nous tirerons vers lui, une lance. Elle sera reliée par un mince filin métallique au tapis de fourrure. Lorsque le cerf-volant sera touché il se déchargera violemment vers le sol de son électricité, et nous créerons comme cela un éclair.
Le silence autour de lui était total. Toute l’assistance était suspendue aux lèvres du druide. Il poursuivit.
-Pourquoi faisons-nous cela ? Les incendies qui ravagent vos collines ne sont pas le fait du hasard. Ils sont dues à des créatures qui ne peuvent être détruites que par l’eau. Malheureusement, la pluie n’est pas prévue avant une bonne semaine. Nous allons donc leur faire croire qu’un orage s’approche, ce qu’ils craignent pas dessus tout et devrait les mettre en fuite.
Parallèlement des chariots ne cessait d’amener de nouveaux arrivants. Ils étaient aussitôt équipés d’un tambour et de ses baguettes et rassemblés en carrés pour apprendre les rudiments de l’instrument.
La nuit était totalement tombée. L’instant était arriver de donner l’ordre d’allumer les feux.
Aux troisième éclair Tandora leva les mains vers le ciel. Et aussitôt les milliers de tambours retentirent tous ensemble en un bref roulement.